Ô, Eding !

Stéphane-aimé alias « Eding »,

Je ne sais pas quel hommage aurait pu te faire plaisir. Je suis loin et si proche de toi à la fois dorénavant.

Tu as été extrêmement attentionné vis-à-vis de tous, en particulier ces dernières années. Papa disait de toi « Stéphane est tellement attachant ! Les filles il vous aime trop ».

Près de 6 ans nous séparait mais tu m’as protégé en décembre dernier comme ci c’était le contraire: « Ressé ne monte pas seule sur la moto, je sais que tu as peur de la moto, je viens avec toi attend! », « ne rentre pas dans ce taxi les gens sont bizarres », « n’entre pas dans ce taxi il est trop sale, trop vieux », « Wouar ressé je te garde quoi ? ne dit pas rien choisit, je ne peux pas venir à la maison bras ballants ».

Mon Kiné ! Nous nous sommes parlés le 14 et le 22 tu n’es plus là. J’ai vu ta photo aligné sur les statuts ce matin là, ce n’était pas ton anniversaire. Le premier statut que j’ai ouvert avait un ange; j’ai tout de suite compris.

Je suis terriblement bouleversée; mais ta gentillesse et ton attention m’ont encore plus bouleversées de ton vivant. Tu m’as tellement touchée tu n’as pas idée! « Gars Ressé les lunettes que tu m’as offert un pote voulait même ça mais gars je lui ait dit que c’est d’abord sentimental ». Tu aimais tellement cette paire de lunettes, je ne comprenais pas. Maintenant je peux te l’avouer j’étais à chaque fois étonnée de voir à quel point tu y tenais. Toujours tu n’as eu de cesse de me dire que c’est parce qu’elles venaient de moi.

Tu soutenais tous mes petits délires, « gars Ressé je n’ai pas eu l’image le tour ci, send moi ça je repartage en statut ». Même les projets de mes amis tu repartageais. Pour toi, aider ceux qui m’entourent c’était aussi m’aider.

Mon cousin du linge ! « Ressé dimanche dernier on a tous lingé ! » « on était chaud les problèmes ». C’est ainsi que nous avons rigolé quelques jours avant ton entrée dans la vie du ciel. Tu étais tellement ravie des fêtes de famille. Tu aimais tellement ta famille!

Sincèrement, je suis correctement triste. Je veux maudire cette année mais Stéphane a eu la grâce de me prévenir avant de partir. En commentaire de mon article à propos de 2020 il m’a dit ceci : « Gars Ressé ne voit pas seulement le mauvais côté de cette année; beaucoup de personnes se sont rapprochées, nous sommes en vie regarde! Pourquoi toujours regarder le mauvais côté des choses ? ».

En ce moment je suis toujours triste mais très reconnaissante de la chance que nous avons eu qu’il parte ainsi; laissant à chacun un petit message, une photo, un câlin à chacun.

Quand on est malade, on peut souffrir beaucoup et on a le droit de se plaindre (de mon avis). Tu n’aimais pas les litanies de plaintes et les apitoiements. Bro tu t’es battu courageusement, sans aigreur. Tu as pu donner des sourires et de l’amour là où j’aurais été aigrie et révoltée. Soit béni! Bon repos!

Que ta belle âme repose en paix Bro! Je suis heureuse que nous nous soyons aimés vivants ! Voilà ma consolation. Merci de m’avoir aimé!

La leçon que je retiens est la suivante : nous ne sommes pas parfaits, mais à minima, nous pouvons nous efforcer de montrer à suffisance aux nôtres à quel point ils sont précieux à nos yeux; même si ça peut sembler fatiguant. Stéphane m’a apprit que quand on tient aux gens on leur montre même par des choses simples. Puisse Dieu m’aider, nous aider, à y arriver.

Aimons-nous ! Surtout, aimons-nous dès aujourd’hui. Ce n’est que ça qui compte finalement.

« A la fin de notre vie, nous serons jugés sur l’amour » Pape François

« Eding »